Le parcours de J. Lusseyran est retracé, depuis son enfance, jusqu'à sa libération. En 1941 il crée un mouvement de résistance, regroupant des élèves des lycées parisiens. Il participe à l'impression du journal clandestin Défense de la France. Arrêté par les Allemands en 1943, il est incarcéré à Fresnes puis déporté à Buchenwald. Il doit son salut aux Russes du camp qui le protègent.
Dans ces trois conférences, Jacques Lusseyran parle des surprenantes découvertes qu'il a pu faire en devenant aveugle. Son attention, sa joie, son intérêt plein d'amour pour les choses et pour les gens, lui ont ouvert un nouvel accès au monde. Mais son livre est bien plus qu'un étonnant récit d'expériences. Il nous apprend à surmonter l'aspect illusoire et superficiel de notre monde visuel. Il nous éveille à ce germe, ô combien fragile et menacé, de notre propre moi, et nous donne le courage de former notre destin à partir de notre activité intérieure.
Ce livre est le dernier écrit pas Jacques Lusseyran. Ces réflexions lucides et passionnées s’adressent à Marie, sa compagne, avec laquelle il mourra peu après dans un accident de voiture. Transformant ce qui est personnel en ce qui vaut pour tous, il met en évidence le rôle du « moi » libre et créateur dans l’amour - y compris l’amour charnel - parce que c’est la seule façon, affirme-t-il, de préserver la dignité humaine
Il y a là une magie dont il faut être le témoin. Et dont d’ailleurs témoigne le texte que nous publions en ce cahier. Car ce texte n’a pas été écrit, mais parlé. C’ est à dire, comme toujours avec Jacques Lusseyran : improvisé